Conférence « Construction products – Fit for the Future » – Ateliers Santé & Transition environnementale

18 décembre 2020

Comment traiter la qualité de l’air intérieur ?

Dans cet atelier consacré à l’évolution vers des bâtiments sains et à la réduction des émissions de substances dangereuses dans l’air intérieur dans le cadre du RPC, les intervenants ont exposé les travaux menés ces dernières années sur les plans normatifs et règlementaires. La Finlande a mis en place un système de classification des matériaux et produits de construction en fonction de la dangerosité des émissions, basé sur des normes européennes (Marquage M1). En Allemagne la certification des bâtiments DGNB intègre ce point dans son évaluation globale de la durabilité des bâtiments sur leur cycle de vie (planification, construction, usage, déconstruction, influence sur la santé et l’environnement). Au niveau européen, il existe une norme visant à déterminer les émissions de substances dangereuses dans l’air intérieur. Un consensus sur les classes de déclaration des COV basé sur une courte liste de différentes substances à évaluer, devrait aboutir en 2021 selon François Maupetit du CSTB. La DG Environnement de la Commission Européenne a développé avec les acteurs européens de la construction le classement Level(s) : il s’agit d’un cadre européen volontaire mis à disposition pour évaluer et rendre compte de la durabilité des bâtiments. Mais Guy Verrue, animateur du CEN/TC 134 sur les sols résilients a fait part de ses attentes et besoins de normes europénnes harmonisées pour les produits.

Quelle information sur l’impact environnemental ?

Un atelier portait sur la communication sur les produits de construction, base pour la durabilité et l’économie circulaire. Les développements en cours visent à mettre en œuvre des méthodes d’évaluation pour la durabilité des constructions et la recyclabilité des produits telles que l’EPD (Déclaration environnementale des produits, appliquée en France pour les FDES) et le PEF (empreinte environnementale des produits). Les intervenants se sont prononcés pour l’utilisation d’une méthodologie d’analyse de cycle de vie commune à l’ensemble des pays de l’Union Européenne, et en faveur de l’intégration de l’économie circulaire dans les politiques publiques. Selon les parties prenantes, le RPC devrait mieux prendre en compte la durabilité des ressources, et de nouveaux mandats devraient être rédigés pour l’évaluation de la durabilité. Les modèles économiques devraient évoluer vers plus de circularité, dès la conception des produits, ainsi que vers un meilleur accès aux matières premières secondaires, avec la mise en place de politiques de recyclage. L’accent a été mis sur le besoin de communication sur les bilans environnementaux des produits vis-à-vis de tous les acteurs de la chaine de valeur. L’association de l’Habitat Allemand (GdW) a indiqué qu’il existait en Allemagne un certificat pour la durabilité des bâtiments (NAwoh). Elle a constaté que les données de cycle de vie manquaient mais qu’il était essentiel de développer des solutions simples et garantir des logements à prix abordables. La DG GROW a convenu que l’impact environnemental des produits de construction devrait être mieux pris en compte dans la révision du RPC, la réglementation relative à la conception des bâtiments restant néanmoins de la compétence des états membres. Les aspects durabilité du domaine de la construction devraient être mieux répercutés dans les spécifications techniques harmonisées.

Comment implémenter le Pacte vert ?

Présenté par Fink Hooijer Directrice Générale de la DG Environnement de la Commission Européenne, le Pacte vert propose une approche systémique, impliquant d’importants investissements pour l’avenir de la construction. Dans le domaine de la construction, l’économie circulaire offre des opportunités de plus-value et d’emplois, et la rénovation est source d’améliorations de l’habitat. Sept secteurs identifiés, parmi lesquels le secteur de la construction, devront se transformer pour développer des filières de recyclage. Les acteurs de la construction, notamment les architectes, peuvent réaliser d’importantes réductions de coût par la mise en place de l’approche circulaire. Mais ces pratiques requièrent un cadre réglementaire, et disposer de normes serait également souhaitable. Toutefois la question se pose de l’assurabilité des bâtiments construits avec des matériaux de réemploi, dont la qualité doit pouvoir être garantie. De même, la sécurité des bâtiments ne doit pas être oubliée dans le Pacte vert. Pour ce faire, Level(s) est un bon outil d’évaluation, mais l’absence de citation des normes produits pose problème. Les acteurs de la construction sont témoins de l’accélération des pratiques et des attentes en termes de réduction de CO2, de réduction de consommation d’énergie, mais sont conscients que ces avancées doivent être à la portée des ménages, que le citoyen doit rester au centre des projets. L’association Housing Europe attend du Pacte vert une amélioration de l’habitat pour l’ensemble des populations.

Voir les présentations

Voir les vidéos (français)


* La collecte de vos données personnelles (nom, prénom, adresse email) par le CERIB est nécessaire dans le cadre de l’envoi de nos communications (newsletters, invitation aux évènements, enquête de satisfaction, communiqués divers) qui vise à vous informer des activités du Cerib. Les destinataires de vos données personnelles sont notamment les personnes au sein du CERIB en charge des services informatiques, marketing, relation client et prospection. Vos données personnelles sont conservées pour le temps nécessaire à l’exécution des finalités ainsi que pour la durée des prescriptions légales applicables. Conformément aux dispositions du RGPD, vous bénéficiez d’un droit d’accès à vos données personnelles, la rectification ou l’effacement de celles-ci (mentions légales).